Cher Sieur Adso,
Aucun parent n'est comme un autre.
Aucun enfant non plus.
Aucune relation parent-enfant non plus... c'est visible au sein des fratries !
Votre objectif ?
Mener votre enfant selon sa constitution et les capacités que Dieu lui a instillées : ni qu'il s'ennuie, ni que vous le sous-alimentiez, ni qu'il fasse concours de QI, ni que vous le gaviez d'aliments qui ne sont pas en phase avec lui.
Comme pour le choix de sa vie, comme pour le catéchisme, comme pour ses questions d'observations des choses et des sens de la vie, être attentif à son regard, à sa demande, à ses pas.
Maintenant, selon ma pratique :
0 - Pas global pur ! Je dis plus bas pourquoi. (1)
1 - Pas systématique dans un livre, OU dans l'oral, OU dans ceci ou cela. Mais un mix des manières.
Alors ?
- Commencer où ?
par du vécu, des gestes, des manipulations de lettres, des tris, des assemblages manuels syllabés, des mots à composer, etc... selon son univers familier, et peu à peu selon des nouveautés, cela permet d'écrire tout de suite selon la foi, de l'intégrer à cette nouveauté qui établit l'autonomie dans les livres !
Donc : des lettres et un endroit pour les placer.
Lettres assez grandes, magnétiques ou carton solide, ou bois, et assez grand nombre pour jouer à écrire des phrases ou de nombreux mots qui se ressemblent. Viser un grand nombre de E, de C, de R, etc... Mon expérience dit que 80 lettres est déjà bien.
- Boscher, pas mauvaise, je l'ai employé 18 fois... mais pas pour commencer.
Il y a une syllabique qui lui ressemble, mais que j'ai trouvé mieux composée, chez Hatier ce me semble, je ne l'ai pas sous la main.
Elle a décoincé des enfants qui bloquaient, et qui en une semaine ont eu le déclic, et se mis à essayer de lire tout ce qui passait sous leur main...
Vous pourrez la trouver dans toutes les librairies : jetez-y un oeil, elle est récente donc peu connue des parents d'ados...
- Lire ? et/ou ? écrire ?
Cela dépend des enfants : certains écrivent même d'abord. A 3 ans, en majuscules, et se mettent à lire ensuite, ce qu'ils ont déjà su tracer. La plupart, surtout les garçons, lisent d'abord, en bougeant beaucoup les lettres.
Le geste d'écriture ? Il fonctionne mieux debout à un tableau qu'assis à se stresser de ce crayon difficile à caler dans les doigts, sur un papier qui bouge, et où les lettres sont petites, trop pour leur capacité manuelle.
- Ecrire/Lire sur le frigo avec des lettres magnétiques est une bonne approche, pratique pendant que Maman cuisine... Je leur ai écrit les listes de provisions à aller chercher à la cave... tout seuls ! Et puis on peut même jouer à mélanger les lettres pour retrouver l'ingrédient à aller chercher...
Lire en ville quand on se promène.
- Raconter ou faire lire une histoire ? Les deux !
Son écoute fait qu'il suit votre récit... s'arrêter de temps en temps sur un mot qu'il connaît ou reconnaît globalement, rapidement, est excellent. Le nom du héros, ou un mot lu dans la méthode, ou autre invention dont les parents sont seuls capables d'ajuster la finesse au quotidien vécu avec les enfants.
- Global OU syllabique est une fausse question. C'est ET ! Il faut les deux, selon les moments. Il reconnaîtra son nom en global... Il aura peu à peu un catalogue de mots reconnus d'un coup d'oeil, globalement. Amusez-vous à y changer une lettre, ou à en intervertir, et voyez s'il les trouve, vous aurez une manière mixte, un exercice à la fois de détail et d'ensemble, comme nous le faisons dans nos lectures. Ainsi ces textes rigolos où les lettres sont mélangées au sein des mots, et que nous parvenons tout de même à lire... Vous avez dû en voir.(2)
Ce qui compte ?
Que ce soit plaisir de découvertes ! Du gamin qui mêne l'enquête dans les lettres, du parent qui observe ses réactions, entend ses désirs, et ouverture sur le monde, c'est le début de l'autonomie du gain cognitif, et cela renforce sa confiance dans ce que les parents lui montrent.
Savoir que :
- A 5 ans, la moitié des enfants sont capables de lire, si on ne les a pas empêché d'en avoir envie.
- Il existe des livres compliqués pour expliquer quoi faire avec des "sur-doués".
- Chaque enfant a son domaine en "avance" ou en "retard". N'importe aux yeux de Dieu. Il n'y a pas de chemin normé unique pour grandir dans l'âme.
- Celui qui lit à 3 ou 4 ans n'est pas pour autant condamné à être mis à part de ses condisciples ou amis ou fratrie. Certains ont suivi des classes standard d'âges, d'autres ont fait quelques années à la maison, ou suivi un cursus qui respecte les capacités comme Montessori (toutes les écoles de ce système ne se valent pas !)
On peut aussi le mettre en "avance" sur le primaire, et peu à peu s'équilibrer au collège ou après. Chacun ses besoins de connaissances, ou de sociabilité.
- Il y a une limite d'âge à l'entrée en CP, et pas après. Ainsi on vous refusera d'inscrire un enfant de 5 ans, mais on le prendra en CE1... au cas par cas.
A votre disposition pour des détails sur le matériel et/ou les manières qui fonctionnent et retournent un grand plaisir à ces apprentissages, pas plus difficiles que les autres de leur vie d'enfant,
Glycéra
- qui se souvient qu'il y a déjà des fils sur le sujets
- qui a quelques 50 ans d'expériences, avec plus de 30 enfants avant l'âge officiel de la lecture chez le mammouth !
(1) Note : la méthode dite "globale" exerce une mémoire d'un mot complet. Comment ? Par un ensemble de lettres qui se dessinent comme un hiéroglyphe abstrait, associé à un dessin représentatif. Un dessin de quoi ? De ce qui peut se représenter, donc du matériel... rien de spirituel ni de psychologique donc. Allez donc dessiner un effort, un geste de gentillesse, une anxiété ou l'espérance en Dieu ! Le plus diabolique de cette méthode, n'est pas dans le nombre de fautes de dictées, mais dans la limitation des esprits des enfants à de la matérialité.
(2) Lisez ceci :
LE POISSON ROUGE
TOURNE DANS LE
LE BOCAL.
Et répondez à la question :
Où est le poisson ?
Qui a vu du premier coup où est la farce ?
Lecture globale ou manque de précision ?
Au fil de la vie... chacun appréciera ses gestes.