Rebonsoir et merci,
Ce qui suit complète ce que vous avez fort bien écrit et qui a fait écho en moi à ce que j'ai déjà entendu ou vu, à plusieurs reprises.
Il existe une langue de buis épiscopale, immédiatement reconnaissable, et je crois pouvoir dire qu'elle révèle
- une absence ou un déficit de réflexion personnelle ET réaliste,
- un conditionnement ou un formatage des structures mentales,
- une tendance à une attitude amnésique, à l'égard de ce qu'a été le christianisme catholique, et à une attitude acritique, vis-à-vis de ce que sont les confessions non catholiques, les religions non chrétiennes, l'athéisme et l'incroyance,
- une tendance à refuser de s'engager pour quoi que ce soit, ou de s'opposer à quoi que ce soit, d'une manière un tant soit peu courageuse et dissensuelle,
- une tendance à recourir à de la restriction mentale, sélective et tendancieuse, au point de ne jamais parler de certains thèmes...indispensables à la compréhension de la Foi catholique.
Le plus impressionnant ou, en tout cas, l'une des dimensions les plus impressionnantes du phénomène, réside, je le crois, dans son caractère multi-générationnel, alors que l'on a longtemps été en droit d'espérer qu'au sortir de la bipolarisation géopolitique et idéologique entre "l'Est" et "l'Ouest", certains clercs auraient commencé à être plus lucides sur les courants de pensée et d'action les plus éloignés, les plus opposés, ou les moins propices à la Foi catholique et à la vie chrétienne, mais cela n'a pas été le cas.
Je me demande parfois jusqu'à quel point nous ne sommes pas en présence d'une forme d'inconsistance intellectuelle volontaire, et là je suis bien obligé de donner un exemple très concret, en parlant de la relation explicite ou officielle de bien des évêques français à ce que représente quelque chose d'aussi emblématique que la construction de l'Union européenne et quelqu'un d'aussi emblématique que Jacques DELORS. Mais nous sommes peut-être arrivés à l'extrémité de cette inconsistance, comme en témoigne le document "Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique", de l'automne 2016.
Le drame des évêques, c'est aussi le fait qu'ils ont dit oui, ou n'ont pas dit non, à des chimères qui se sont effondrées, ou qui sont en train de s'effondrer, et qu'ils donnent raison, ou ne donnent pas tort, à des logiques contradictoires, ce qui les amène à se contredire, notamment quand ils disent oui à la liberté religieuse sans dire non à l'islamisation, notamment en Europe.
Mais en ont-ils seulement conscience ?
Bonne soirée.
Scrutator.