Leopardi :
« La doctrine vous dit que si votre acte est mû uniquement par philanthropie, sans aucune base religieuse, il n'a aucune valeur.
Même si vous ne cherchez pas en tirer une vaine gloire. »
Elise :
« Nous avons toujours appris dans le passé que celui qui "fait le bien " alors qu'il n'a jamais eu le privilège de connaître Dieu (de par l'époque, le continent, la région, la famille, etc..) peut très bien avoir grâce auprès de Lui »
Peregrinus :
Toutes les bonnes œuvres ne sont pas méritoires, elles le sont informées par la charité.
Jean-Paul Parfu :
« Donner du pain à ses enfants est dans doute nécessaire, sous réserve de la gratuité de la grâce, mais ce n'est pas suffisant. »
Il n’y a pas de contradiction entre les phrases d’Elise et Peregrinus (Elise : peut trouver grâce ; Peregrinus : peut ne pas être méritoire).
Il n’y a pas plus de contradiction avec la phrase citée de Maître Parfu.
Quant au fond :
Le Commandement nouveau donné par le Christ est : « Aimez-vous les uns les autres comme Je vous ai aimés ».
Le Christ ne nous aime pas « pour l’Amour de Dieu », Il nous aime comme le Père nous aime, c’est-à-dire pour nous, pour notre Bien, qui n'ajoute rien à sa Perfection ni à sa Joie.
Leopardi parle de pure philanthropie. Mais si c’est une vraie philanthropie, elle inclura un amour implicite de Dieu – qui ne sera pas forcément surnaturel, mais qui pourra l’être - ou au moins sera ouvert à aimer davantage, à aimer Dieu de façon implicite.
Et au reste, Dieu le plus souvent écrit droit avec des lignes courbes : Il rectifie et perfectionne des mouvements d’âme qui seuls resteraient vains ou déviants.
Sur le fond, donc, opposer de façon aussi générale que le font Leopardi, Peregrinus et Me Parfu l'amour naturel de la mère pour ses enfants et l'amour de Dieu pour Lui-même est absurde, vu que c'est le même Dieu qui est à l'origine de l'un et l'autre et qui les vivifie dans les âmes.
Pour information, la proposition :
"Il n'y a que deux amours, d'où naissent toutes nos volontés et nos actions : l'amour de Dieu qui fait tout pour Dieu et que Dieu récompense, et l'amour par lequel nous nous aimons nous-mêmes et le monde, qui ne rapporte pas à Dieu ce qui doit lui être rapporté, et qui par cela même devient mal."
est condamnée, et fleure le jansénisme.
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