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Ils sont contre le prosélytisme, pas contre les paralogismes.
par Scrutator Sapientiæ 2017-01-24 07:11:57
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Bonjour et merci à La Porte Latine.

1. Voici :

Ici.

2. Je cite :

"Chers frères et soeurs ! Ce dont nous avons besoin aujourd'hui, c'est de lutter pour la vie et pour la sainteté de la vie. Notre culture moderne et post-moderne est une culture sécularisée qui a perdu la conscience de Dieu comme source de la vie. L'homme s'est fait lui-même le maître de la vie et il veut concrétiser, analyser, calculer et tout manipuler, réduisant ainsi toute chose au rang d'objet inerte, la vie humaine devenant même objet de calcul économique."

3. Le cardinal Kasper a-t-il bien conscience du fait que la conception actuellement dominante du dialogue oecuménique et du dialogue interreligieux provient précisément de cette "culture moderne et postmoderne" dont il déplore par ailleurs qu'elle soit "une culture sécularisée qui a perdu la conscience de Dieu comme source de la vie" ?

4. Je réécris ci-dessous le paragraphe, mentionné ci-dessus, extrait de l'homélie du cardinal Kasper, dans l'espoir de pouvoir faire comprendre ce que j'essaie de dire.

"Chers frères et soeurs ! Ce dont nous avons besoin aujourd'hui, c'est de lutter pour la vérité et pour la sainteté de la vérité. Notre culture moderne et post-moderne est une culture sécularisée qui a perdu la conscience du seul vrai Dieu, Père, Fils, Esprit, comme source de la vérité. L'homme s'est fait lui-même le maître de la vérité et il veut concrétiser, analyser, calculer et tout manipuler, réduisant ainsi toute vérité au rang d'objet inerte, la vérité divine devenant même objet de censure théologique."

5. Que suis-je en train de dire ? Ceci : qu'on le déplore ou qu'on s'en réjouisse, la conception et la doctrine actuellement dominantes du dialogue oecuménique et du dialogue interreligieux débouchent fortement et fréquemment sur des pratiques et des tendances "analéthistes" ou "postaléthistes" du dialogue et de l'unité, caractérisées par

- du confusionnisme et du consensualisme,

- de l'imprécision et de l'indistinction,

- du nominalisme et du perspectivisme,

- de l'évitement et de l'occultation des difficultés qui déplaisent, des réalités qui dérangent, et des constatations ou des définitions qui ne sont ni réductibles, ni soumettables à ce qui est situé au croisement d'une "pléromisation" et d'une "pluralisation".

6. Je ne dis pas qu'il s'agit là, à coup sûr, de ce qui a été voulu par Jean XXIII, puis au Concile Vatican II, puis par Paul VI, mais je dis qu'il s'agit là de ce qui est parfois prescrit et de ce qui est souvent permis, concrètement, dans la pastorale de l'Eglise catholique.

7. Or, cette conception et cette doctrine actuellement dominantes ou, en tout cas, ces pratiques et ces tendances actuellement dominantes du dialogue oecuménique et du dialogue interreligieux sont typiquement à caractère postmoderne, typiquement d'inspiration postmoderne, précisément en ce qu'elles sont porteuses d'analéthisme ou de postaléthisme, et propices

- à du confusionnisme et à du consensualisme,

- de l'imprécision et de l'indistinction,

- à du nominalisme et à du perspectivisme,

- à de l'évitement et à de l'occultation des difficultés qui déplaisent, des réalités qui dérangent, et des constatations ou des définitions qui ne sont ni réductibles, ni soumettables à ce qui se trouve à la jonction d'une "pléromisation" et d'une "pluralisation".

8. Je ne dis donc pas que le cardinal Kasper est insincère, quand il dit : "Notre culture moderne et post-moderne est une culture sécularisée qui a perdu la conscience de Dieu comme source de la vie", mais je dis qu'il manque de lucidité, si jamais il considère, ce qui semble vraiment être le cas, que l'on peut remédier aux conséquences du déploiement de notre culture moderne et postmoderne dans le domaine de la relation à la vie humaine, en adhérant peu ou prou, plus ou moins, sans trop le dire ouvertement, aux conséquences du déploiement de la même culture dans le domaine de la relation à la vérité divine.

9. Il n'est pas compliqué de préciser ou de rappeler aux personnes qui ne sont pas trompés, en matière religieuse, qu'elles ont vocation à continuer à avoir confiance en Jésus-Christ, à être fidèles à Jésus-Christ, ce qui ne veut évidemment pas dire que ces personnes ne commettent jamais d'erreurs par ailleurs.

10. Et il n'est pas compliqué de préciser ou de rappeler aux personnes qui sont plus ou moins trompées, en matière religieuse, par l'athéisme, par l'incroyance, par telle religion ou tradition croyante non chrétienne, qu'elles ont vocation à commencer à avoir confiance en Jésus-Christ, à se convertir vers Dieu, sous la conduite en en direction de Jésus-Christ, ce qui ne veut évidemment pas dire que ces personnes ne commettent que des erreurs par ailleurs.

Non, ce n'est pas compliqué, mais voilà : ce n'est pas consensuel, ce n'est pas en ligne avec la mentalité dominante, ou ce n'est pas en phase avec la philosophie et la théologie dominantes, et le fait de le dire amènerait ou obligerait certains clercs à sortir de ce qu'il faut bien appeler une rente de situation axiologique ou une zone de confort relationnel.

Bonne journée.

Scrutator.

     

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