"Quelle est le manière/matière de l'infaillibilité ?"
Je pense, après les réponses indirectes que vous, savants de ces livres, avez faites, est que ce n'est écrit, précisé, fouillé, nulle part.
Cela ne m'empêchera pas d'en être (infailliblement) certaine dans le cadre de sa définition conciliaire.
Le concile Vatican I vous a répondu dans sa constitution
Dei Filius :
De foi divine et catholique il faut croire tout ce qui est contenu dans la parole de Dieu, écrite ou livrée par la tradition, et qui est proposée par l’Église soit par un jugement solennel, soit par le magistère ordinaire et universel comme devant être crue divinement révélée.
Matière de l’infaillibilité : la parole de Dieu (Écriture et Tradition).
Manière : soit jugement solennel, soit jugement du magistère ordinaire universel.
Désirez-vous une explication plus “fouillée” ? Un exemple de Pie XII, celui du dogme de l’
Assomption :
11. Mais comme il s’agissait d’une chose particulièrement grave et importante, Nous jugeâmes opportun de demander directement et officiellement à tous les vénérables Frères dans l’épiscopat de bien vouloir Nous exprimer ouvertement chacun son sentiment à ce sujet. C’est pourquoi, le 1er mai de l’année 1946, Nous leur adressâmes la lettre Deiparae Virginis Mariae, dans laquelle se trouvait ce qui suit : « Est-ce que vous, vénérable Frère, dans votre grande sagesse et prudence, vous pensez que l’Assomption corporelle de la Bienheureuse Vierge puisse être proposée et définie comme Dogme de foi et est-ce que vous, votre clergé et vos fidèles, vous désirez cela ? »
12. Et ceux que « l’Esprit-Saint a établis évêques pour gouverner l’Eglise de Dieu [Act. 20, 28] » donnèrent à l’une et à l’autre question une réponse presque unanimement affirmative. Ce « singulier accord des évêques et des fidèles catholiques [Bulle Ineffabilis Deus, Acta Pii IX, pars 1, Vol. 1, p. 615] », qui estiment que l’Assomption corporelle au ciel de la Mère de Dieu peut être définie comme un Dogme de foi, comme il nous offre l’accord de l’enseignement du magistère ordinaire de l’Eglise et de la foi concordante du peuple chrétien — que le même magistère soutient et dirige — manifeste donc par lui-même et d’une façon tout à fait certaine, et exempte de toute erreur, que ce privilège est une vérité révélée par Dieu et contenue dans le dépôt divin, confié par le Christ à son Epouse, pour qu’elle le garde fidèlement et le fasse connaître d’une façon infaillible [Concile du Vatican, Constitution Dei Filius, c. 4], le magistère de l’Eglise, non point certes par des moyens purement humains, mais avec l’assistance de l’Esprit de vérité [Jean 14, 26] et à cause de cela sans commettre absolument aucune erreur, remplit la mission qui lui a été confiée de conserver à travers tous les siècles, dans leur pureté et leur intégrité, les vérités révélées ; c’est pourquoi il les transmet, sans altération, sans y rien ajouter, sans y rien supprimer. « En effet, comme l’enseigne le Concile du Vatican, le Saint-Esprit ne fut pas promis aux successeurs de Saint-Pierre pour que, Lui révélant, ils enseignent une doctrine nouvelle, mais pour que, avec son assistance, ils gardent religieusement et exposent fidèlement la révélation transmise par les Apôtres, c’est-à-dire le dépôt de la foi » [Concile du Vatican, Constitution Pastor Aeternus, c. 4]. C’est pourquoi, de l’accord universel, du magistère ordinaire de l’Eglise, on tire un argument certain et solide servant à établir que l’Assomption corporelle au ciel de la Bienheureuse Vierge Marie — laquelle, en ce qui concerne la « glorification » céleste elle-même du corps virginal de la Mère de Dieu, ne pouvait être connue par les forces naturelles d’aucune faculté de l’âme humaine — est une vérité révélée par Dieu, et par conséquent elle doit être crue fermement et fidèlement par tous les enfants de l’Eglise. Car, ainsi que l’affirme le même Concile du Vatican, « on doit croire de foi divine et catholique toutes les choses contenues dans la parole de Dieu écrite ou transmise, et que l’Eglise propose à notre foi, soit par un jugement solennel, soit (¹) par son magistère ordinaire et universel, comme des vérités révélées par Dieu [Ibid., Dei Filius, c. III]. »
V.
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(¹) J’ai souligné les passages du texte de
Dei Filius oubliés (ou incorrectement traduits) par la Porte latine : “
sive solemni judicio sive ordinario
et universali magisterio”.
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