Le spectacle effroyable de délabrement liturgique auquel nous assistons n'est que l'ultime paroxysme d'une crise profonde qui remonte probablement au XIVe ou au XVe siècle, et qui a provoqué une rupture à l'époque imperceptible mais néanmoins profonde avec l'ordre traditionnel, qui avait été le cadre propice dans lequel le vrai christianisme (c'est à dire orthodoxe et catholique) a pu s'épanouir, se développer et prendre sa forme définitive.
Cette période correspond en effet au moment où l'on commence à cesser de considérer la recherche de Dieu comme devant être l'objet de toute activité humaine: l'humanisme néo-païen remplace le Christocentrisme médiéval. Cela se traduit par le début d'une lente mais inéluctable décadence liturgique, ainsi que par une crise profonde du monachisme et plus généralement de la vie contemplative.
Par conséquent, souhaiter simplement le retour à l'une des étapes intermédiaires et précédentes de l'actuelle décadence comme semblent le penser les "tradis" (la liturgie à la veille de la réforme de 1969, la liturgie du XIXe siècle, la liturgie baroque...) est une entreprise parfaitement vaine. C'est en réalité l'esprit originel de la liturgie qu'il faut retrouver. Cet esprit originel, à mon sens, repose sur les principes suivants:
- primat donné à la contemplation sur l'action;
- inscription de l'acte liturgique dans un Cosmos immuable et transcendant, sur lequel l'homme n'a aucune prise; (> orientation)
- remise de la notion -bien comprise- de Tradition au centre de la question liturgique
Tant que l'on aura pas compris cette réalité, on restera à côté du cœur du problème, et l'on ne résoudra rien.
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