Cher Aigle,

Question provocatrice ? Sur ce forum au moins ; dans la vraie vie, beaucoup moins, même si les chrétiens de gauche ont du plomb dans l'aile. La conférences des baptisé(e)s de France produit une réflexion de qualité, mais elle n'a plus le vent en poupe, et ses cadres vieillissent.


Au regard du décalogue, être un chrétien de gauche pose un problème, ce qui m'avait valu d'intituler un de mes premiers messages sur ce forum : le décalogue est-il de droite ? Car le décalogue propose une économie conservatrice des biens et des personnes, conservatisme tempéré par la Thorah, qui remet tout à plat à l'occasion du jubilé.


Mais l'Evangile n'a-t-il pas dépassé le décalogue ? Cet Evangile économiquement libéral, comme a pu écrire Charles Gave.


L'accord de Metz, a avancé Jean Madiran, a fait que le Concile a occulté la nocivité du communisme. Dès lors, depuis et même avant la seconde Guerre mondiale, issus parfois des mouvements de Résistance, de Témoignage chrétien à la revue Esprit, ont pu se développer des organes de presse animés par des chrétiens de gauche.


Que sont les chrétiens de gauche devenus ? L'électorat catholique a été essentiellement filloniste, et ce quelles que soient les obédiences liturgiques. Ce qui m'a fait me demander : Comment peut-on être catholique et voter pour le candidat indifférent aux pauvres ? Ou variante de la même question : pourquoi serait-il plus grave d'être un catholique antipauvre qu'un catholique xénophobe ? L'antipauvreté et la xénophobie étant contenues, de manière latente ou manifeste, dans les programmes de François Fillon ou de Marine Le Pen, pour qui j'ai voté au second tour.


Que des évêques ou même le pape françois consonnent aux thèses de Mélenchon, voilà qui aurait fait hurler Jean-Pierre Dickès en 1965! Mais dans la perte de repères où nous sommes, n'Est-ce pas devenu excusable ?


Les évêques ont toujours choisi de se retrouver sur l'arc central, dirait François Bayrou, jamais si éloignés de la doctrine sociale de l'Église qu'on ne puisse les accuser de l'avoir reniée, et jamais dans le prononcé explicite d'un tel divorce avec le monde qu'ils ne s'interdisent d'accéder aux allées du pouvoir. L'Église aime bien se trouver du côté du manche. Pour le bien des fidèles ? Par respect humain ? Pour les deux raisons ?

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