In cauda venenum dit l'adage et il se vérifie.
On peut discuter de telle ou telle objection/question soulevée par cette lettre (qui est bien signée de 7 (ex)doyens dont l'abbé Beauvais et du supérieur de la Fraternité de la Transfiguration, du prieur de Bellaigue et du gardien des capucins de Villié-Morgon) mais sa conclusion en donne la clef :
"La prélature personnelle que l’on fait miroiter à la Fraternité Saint-Pie X était censée nous reconnaître tels que nous sommes, et nous garder dans l’indépendance à l’endroit des Ordinaires du lieu. Or les premières décisions prises consistent à soumettre injustement nos mariages à ces Ordinaires, avant de conditionner demain l’ouverture de nos nouvelles Maisons à leur approbation. C’est dire combien la duplicité de langage ne règne pas seulement dans le domaine de la foi et de la morale, mais encore dans ces questions canoniques."
Il y a dans cette appréciation deux bizarreries :
a) oui les Prélatures personnelles maintiennent une dépendance envers les évêques résidents pour toute extension en dehors de leurs maisons érigées. Ce point a été discuté ad nauseam depuis des années et des années ici et partout en anglais y compris. Les 10 signataires feignent de le découvrir le 7 mai 2017 ?
b) la Prélature personnelle n'existe pas à la date du texte de la PCED qui est de toute évidence un texte transitoire dont l'objet est d'aménager une situation pénible au plan du droit canonique, le plus traditionnel qui soit puisque pour le mariage la licéité est une condition de la validité.
Il n'y a donc aucune "duplicité" tant que la pleine communion n'a pas été établie au plan canonique par le biais d'une Prélature personnelle dont la forme précise reste à déterminer.
La validité et la licéité des mariages au sein d'une Prélature personnelle, une fois érigée évidemment, procédera du droit ordinaire, sans recours en son sein et pour les fidèles rattachés, au texte incriminé par les 10 signataires.
En bref qui veut tuer son chien l'accuse de la rage : l'existence de la Prélature - ce qu'ils réprouvent in fine à travers leur critique d'un texte sur le mariage, texte qui sert de prétexte - résoudrait tous les problèmes fondés ou pas qu'ils soulèvent dans leur lettre. Tel est le paradoxe de leur position à mon humble avis.
ps. à titre personnel, pour ce que cela vaut, j'ai toujours été pour un débat ouvert et un dialogue libre (et respectueux) qui permet de mieux saisir les points de blocage et de non possumus des uns et des autres où qu'ils se situent sur la carte mouvante du Tradiland en ses divers archipels.
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