La mort du flls du Juge Othon dans La Peste de Camus est présentée comme l'épitome du tragique de la condition humaine ; c'est l'objection suprême contre l'existence de Dieu.

Si nous comprenons que la vie humaine n'est qu'une introduction à la vraie vie, une vie courte ne devient-elle pas préférable à une vie longue ? C'est notre manque de foi qui nous empêche de raisonner ainsi.

En même temps, je m'excuse auprès des liseurs qui auraient connu la plus grande douleur qu'un humain puisse ressentir : la perte d'un enfant. Après tout, Marie avait une foi qu'aucune autre créature humaine ne surpassera, mais cela ne l'a pas empêchée de pleurer devant le corps sans vie de son fils ; et Jésus Lui-même a pleuré la perte de son ami Lazare. Mais peut-être touchons-nous là aux limites de notre humanité qui nous empêche de raisonner d'une manière parfaitement abstraite et désincarnée ? Et ce n'est pas plus mal ainsi d'ailleurs...

Plus encore que la difficulté à rendre compte de la mort d'un enfant, il y a celle de la souffrance de cet enfant. Pendant très longtemps, seule la référence au mystère m'est apparu possible. Mais c'est un peu trop facile, n'est-ce pas ? De même que l'évocation du péché originel.

On pourrait aussi ajouter la souffrance animale, quel sens peut-elle avoir ?

Et puis un jour, un moine du monastère de Notre-Dame de la Garde m'a éclairé :

"Ce sont les contemplatifs qui donnent un sens à toutes les souffrances apparemment gratuites de la création en les présentant jour et nuit devant le trône de Dieu".

Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel. Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici. D'avance, merci !