Premier Juillet

OCTAVE DE LA NATIVITÉ DE SAINT JEAN-BAPTISTE

Avant 1913, le 1° juillet marquait le jour-octave de la Nativité de saint Jean-Baptiste.
Cette année-là, saint Pie X déplaça à ce jour la fête du Précieux sang de N.-S. , fixée jusque là au premier dimanche de Juillet.

Au deuxième nocturne

Lectures de l’Écriture occurrente. Cette année, ce serait, comme en 1911 : 1 Rg 16, 1-11.


Au deuxième nocturne

Sermon de saint Maxime, évêque
(3° homélie sur la Nativité de saint Jean-Baptiste)

Leçon iv
La fête de ce jour, mes très chers frères, reçoit sa consécration de la naissance du vénérable Jean-Baptiste, que la Providence envoya sur la terre pour le faire participer à la gloire sublime des Prophètes et pour confirmer par lui tous les oracles des Prophètes. Nous avons bien sujet de l’honorer aujourd’hui d’un culte particulier, lui qui, par une prérogative singulière, fut le dernier à prédire le Rédempteur et le premier à le montrer. Oui, cela est bien juste ; car, en, effet, il est le seul des Prophètes qui mérita de voir de ses propres yeux notre Seigneur Jésus-Christ, et de signaler sa présence : au lieu que les autres l’avaient seulement annoncé comme devant venir en des temps éloignés.

Leçon v
C’est lui qu’Isaïe, inspiré de Dieu et lisant dans l’avenir, désigne par avance, quand il dit : « Voix de celui qui crie dans le désert, préparez la voie du Seigneur » (Is 40,3). Que de convenance, mes très chers frères, dans cette dénomination de voix donnée au bienheureux Jean, envoyé tout exprès pour être le héraut et le témoin du Verbe des cieux ! C’est lui dont l’Ange Gabriel prédit la nativité, le nom, le mérite. C’est lui que la sentence d’un jugement infaillible place au-dessus de tous les mortels, le Seigneur ayant déclaré que, « parmi ceux qui sont nés des femmes, il ne s’en est pas élevé de plus grand que Jean-Baptiste » (Mt 11,11). Que cela est bien dit : « Parmi ceux qui sont nés des femmes, il n’en est pas de plus grand. » Certes, il était sous tous rapports plus grand que Jean-Baptiste, Celui qui était né de la Vierge !

Leçon vj
Tout ceci considéré, jugez, bien-aimés frères, quel tribut de respect et de dévotion nous devons à Jean-Baptiste, qui a été, Dieu voulant ainsi le rendre à nos yeux, plus vénérable, prophétisé par le Saint-Esprit, promis par un Ange, loué par le Seigneur, et à jamais consacré par le triomphe d’une sainte mort. Car il fallait bien qu’une mort généreusement soufferte pour Dieu fût le couronnement d’une nativité si mystérieuse, et d`une vie si pure et si parfaite. Aussi, mes frères, l’Église a-t-elle raison de célébrer aujourd’hui dans tout l’univers, par une solennité accompagnée d’allégresse, la nativité du très fidèle témoin, de la bouche duquel le monde apprit avec étonnement que les joies de l’éternité arrivaient aux mortels.

Au troisième nocturne

Lecture du saint Évangile selon saint Luc
(1,57-68)

Leçon vij
Le temps d’enfanter pour Élisabeth s’accomplit, et elle mit au monde un fils. Et ses voisins et ses parents, ayant appris que le Seigneur avait signalé en elle sa miséricorde, s’en réjouissaient avec elle. Et le reste.

Homélie de saint Ambroise, évêque
(Commentaire sur saint Luc 1,60)

« Jean est son nom, » dit Élisabeth. Ayant prophétisé le Christ, elle ne pouvait pas ne point connaître le Précurseur du Seigneur. Les paroles suivantes : « Il n’y a personne dans sa famille qui soit appelé de ce nom » (Lc 1,61), viennent ici à propos, pour faire entendre que ce n’est point un nom de famille, mais un nom de Prophète. Zacharie est à son tour interrogé par signes ; mais l’incrédulité lui ayant fait perdre la parole en même temps que l’ouïe, il donna par écrit la réponse qu’il ne pouvait donner de vive voix.

Leçon viij
Il écrivit donc ces mots : « Jean est son nom » (Lc 1,61). Il ne lui impose pas un nom, il fait connaître le nom que Dieu lui a destiné. Et justement sa langue fut aussitôt déliée, la foi déliant en lui ce que la défiance avait lié. Croyons donc, nous aussi, afin de pouvoir parler, afin que notre langue, embarrassée par les liens de l’incrédulité, se délie à la voix de la raison.

Leçon ix
Gravons dans notre esprit les mystères que nous voulons publier. Écrivons sur les tablettes de chair de notre cœur, et non sur des tablettes de pierre, le nom du Précurseur du Christ ; nommer Jean, c’est annoncer Jésus. Faisons connaître Jean, faisons connaître aussi le Christ, afin que notre bouche à nous-mêmes puisse s’ouvrir, cette bouche qui, dans la personne d’un prêtre tel que Zacharie, était cependant serrée par les liens du doute, et aussi muette que celle d’un animal sans raison.

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