Ce qu'en dit Mgr. Pozzo par Sénéchal 2017-07-08 19:42:48 |
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Dans "l'Homme Nouveau":
Vous êtes en première ligne pour la réconciliation entre la Fraternité Saint-Pie X et Rome pour laquelle de nombreux catholiques prient. Certains, toutefois, craignent que les instituts Ecclesia Dei et les paroisses Summorum Pontificum ne soient menacées à terme car certaines voix, hostiles à la forme extraordinaire, se sont élevées pour se féliciter d'une telle évolution qui permettrait de «circonscrire et de contrôler» l'usage de l'usus antiquior (Andrea Grillo, entretien à Rai News, 19 mai 2017) : que pouvez-vous dire à ce sujet ?
Je n'ai pas l'habitude de commenter les opinions de personnages qui ne représentent qu'eux-mêmes. Ce qu'il faut faire, c'est corriger l'idée répandue dans une partie de l'opinion publique par certains soi-disant « experts » liturgiques (d'orientation clairement néomoderniste) qui voudrait que le motu proprio ait été une concession aux traditionalistes et, en particulier, un moyen de se rapprocher de la Fraternité Saint-Pie X et de résoudre la fracture avec elle. Selon cette vision, le motu proprio n'aurait d'autre finalité.
Bien entendu, on ne peut nier qu'une telle raison n'ait été considérée par le pape Benoît XVI car aucun catholique ne peut se réjouir d'une déchirure au sein de l'Église. Toutefois, il serait totalement réducteur et insuffisant de s'en tenir à ce genre de motivation. Dans la Lettre aux évêques accompagnant le motu proprio, Benoît XVI a rappelé que le concile Vatican II n'a pas abrogé les anciens livres liturgiques mais a voulu les réviser, sans prétendre rompre ou effacer la tradition précédente.
Le motu proprio ne tend donc pas à une quelconque uniformité liturgique mais à une vraie réconciliation dans l'Église, en faisant cohabiter les deux formes du rite romain et en respectant les spécificités. Comme le souligne l'instruction Universæ Ecclesiæ, avec Summorum Pontificum le Saint-Père a promulgué une loi universelle de l'Église, donnant une réglementation plus précise pour la célébration des sacrements dans le Vetus Ordo et établissant que les textes du missel romain du bienheureux Paul VI et ceux remontant à la dernière édition parue sous saint Jean XXIII, constituent deux formes de la liturgie romaine, respectivement appelées ordinaire et extraordinaire. Il s'agit de deux usages de l'unique rite romain qui vivent côte à côte : l'ordinaire comme usage commun et habituel, l'extraordinaire comme usage spécial (mais en aucun cas exceptionnel ou rare) qui, par sa vénérable et ancienne tradition, doit être regardé avec tout le respect qu'il mérite. Mon souhait est que, grâce à la diffusion de la forme extraordinaire du rite romain, la liturgie devienne toujours plus le cœur de la vie de foi et de charité de la communauté chrétienne parce que, comme l'a rappelé le pape Benoît XVI, c'est à travers la liturgie que se joue le destin de la foi et de l'Église...
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