Savez-vous que les orthodoxes nient la validité de TOUS nos sacrements. Un catholique qui se "convertit" à l'orthodoxie doit être rebaptisé (à moins de l'avoir été par immersion ce qui est exclu dans le rite latin).
Ce n'est pas exclu.
La rubrique dans notre rituel (repris dans le CIC can. 758) Tit II, 1, 10 dit :
Licet baptismus conferri valide possit aut per infusionem, aut per immersionem, aut per aspersionem, primus tamen vel secundus modus, aut mixtus ex utroque, qui magis sit in usu, retineatur, secundum probatos diversarum Ecclesiarum rituales libros.
On suivra donc la coutume existante.
Mais vous avez raison quant au flou pas très artistique qui règne chez les orientaux (schismatiques et souvent aussi non-schismatiques) dans le domaine de la théologie sacramentelle.
Qu'il me soit permis à ce propos de m'auto-citer (un message de 2013) :
Certes, l'esprit grec, cavillateur et sophiste par excellence, et ce fut sans doute providentiel, permit de définir de façon très précise le dogme trinitaire et christologique aux premiers Conciles. C’est méritoire. Mais après cela, on dirait que la force d'esprit et la force d’âme de la théologie orientale s'est épuisée en quelque sorte, surtout après Saint Jean Damascène, qui, si l'on veut, clôt la série avec une très belle Somme de la théologie en grec. Ajoutons encore le Studite, et c'est quasiment fini, bien loin avant 1054 ou 1453.
La théologie byzantine n'a guère plus d'attrait en général que certaines parties plus arides du Moyen Age occidental, il faut l'avoir lue un peu pour le savoir. Exception faite pour Nicétas Stéthatos, Démétrius Cydonês et quelques autres. Mais il serait faux, et injuste, de comparer notre scolastique avec l'âge d'or des Pères, au IVe siècle. Il faut la comparer avec sa théologie contemporaine en Orient, et là elle maintient son poste avec honneur.
Pour certains chapitres de la théologie, qui sont devenus de prime importance dans les siècles suivants, et le sont restés jusqu'à nos jours : l'ecclésiologie et la sacramentologie, l'Orient est quasiment nul. Il n'a pratiquement rien donné et n'y a presque rien à dire.
[...]
Saint Thomas d'Aquin était certes lu en Orient, et apprécié par certains, les plus lucides. Et il y avait aussi un courant aristotélicien chez les Byzantins. Je ne citerai pas Bessarion, que tout le monde connaît, mais Démétrius Cydonês, certes latinophile lui aussi, qui traduisit la Somme contre les Gentils entièrement en grec (et il écrit un beau grec) et aussi la Ia, une grande partie de la I-IIae et toute la IIa-IIae de la Somme de théologie. Ce n'est pas rien. Chose remarquable: même un anti-latin farouche comme Gennade Scholarios (le premier “patriarche” de Constantinople sous les Ottomans) et qui était aristotélicien, pas du tout un rêveur platoniste (cela plaide pour lui, même s’il était schismatique), a lu et traduit Saint Thomas.
Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel.
Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici.
D'avance, merci !