Rome n'est pas un bloc. Depuis cinquante ans (et plus), il y a une multitude d'acteurs au sein de Rome, certains voulant promouvoir le mouvement traditionnel, d'autres espérant sa mort. Ceux qui voulaient nous dire qu'à Rome, il n'y avait que des amis sous Benoît XVI n'étaient guère crédibles. La situation est telle aujourd'hui que ces "ravis" aux lunettes roses ont disparu. A l'inverse, ceux qui nous disent qu'à Rome, tout le monde est unanime pour tendre un piège à la Fraternité, caricaturent de la même façon. Il s'agit d'un rapport de forces, sur laquelle la Providence veille, heureusement !
L'article de l'abbé Sélégny se demande pourquoi si les autorités romaines sont si favorables à la Fraternité, elles sont si détestables avec les Franciscains de l'Immaculée. On pourrait déduire de cette question qu'il y a une incohérence qui invite à la méfiance à l'égard de "Rome" et à douter de sa réelle bienveillance. A l'inverse, on peut poser la question : Si Rome n'était pas vraiment favorable à la Fraternité et de façon générale aux autres mouvements traditionnels, pourquoi laisse-t-elle en paix la Fraternité Saint-Pierre, l'Institut du Christ-Roi et les communautés de ce genre ? On peut avancer plusieurs explications :
Il y a d'abord plusieurs Rome. La congrégation pour les religieux sous la houlette du cardinal Braz de Aviz n'est pas la commission Ecclesia Dei ni la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Quant au pape, dans la mesure où il ne s'agit pas non plus de l'une des questions qui le passionnent, il conserve cependant ses expériences personnelles d'Argentine, guide de la plupart de ses actions. Elle fut bonne pour la FSSPX à Buenos Aires, beaucoup moins pour les Franciscains de l'Immaculée.
Et surtout, ces derniers formaient une communauté divisée, dès le départ. Il y a dix à vingt ans, ils suivaient le Concile, en célébraient la messe, étaient inspirés par son esprit. C'est tout à l'honneur de leur fondateur d'avoir compris bien des choses. Mais il est évident que la partie "tradi-sceptique" des frères prêcheurs s'est crue trahie en voyant que le retour de la Tradition qu'elle ne voulait pas gagnait du terrain dans leur congrégation. Dès lors, ils ont été se plaindre à Rome, trouvé les appuis les plus hostiles au traditionalisme en son sein pour entamer une reconquête tandis que la frange la plus conservatrice a courbé l'échine. Il est facile de dire ce qu'il aurait fallu pour la réussite de l'entreprise engagée par le Père Manelli. Ce qui est certain, c'est qu'à vue humaine, les options prises ces dernières années ont apporté un drame à sa communauté.
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