Mon intervention était, je l'avoue, un brin provocatrice. Vous m'avez peut-être mal comprise, car dans le fond, je pense la même chose que vous et je me pose les mêmes questions. Je trouve qu'il est très difficile d'expliquer à nos enfants la notion de travail autorisé ou défendu le dimanche, parce que les façons de travailler ont changé et que la notion de "servile" ne s'applique souvent plus. Chez beaucoup de catholiques, toutes les excuses me semblent bonnes pour travailler le dimanche.
Allez dire à des enseignants, surtout les tradis, de ne plus donner de devoirs aux enfants le dimanche, vous allez déclencher un tollé de protestations. Les religieuses dominicaines avec qui j'ai vécu passaient leur dimanche après-midi à corriger et à préparer leurs cours. Tous les étudiants et profs que je connais, catholiques ou non, travaillent sur leurs cours le dimanche. Vous parlez de but profane et mondain, mais souvent, c'est juste celui de faire son devoir d'état d'élève, d'étudiant ou de prof.
Comme agricultrice, je considérerais comme du travail de jardiner le dimanche, par contre je fais la comptabilité de l'entreprise. C'est sûr que c'est beaucoup moins fatigant physiquement et que, quand on a travaillé fort toute la semaine à labourer, semer, sarcler ou récolter, une pause le dimanche est bien nécessaire. Mais la comptabilité d'une entreprise familiale n'est-elle pas un but profane et mondain ? Et quand trouverais-je le temps de la faire si je ne la fais pas le dimanche ? Ce sont des questions que je me pose.
Par contre, selon la morale généralement admise par les cathos maintenant, un bureaucrate pourrait nettoyer ses plates-bandes le dimanche. Donc, ce n'est plus l'activité en elle-même qui est "servile", c'est à la fois le fait que ce soit notre activité habituelle ou non (par exemple, un agriculteur qui cultive des fraises n'aura aucune envie d'aller aux fraises le dimanche, puisqu'il le fait toute la semaine et qu'il a le dos en compote à cause de cela), le degré d'effort qu'elle nous demande ou, au contraire, la détente et la possibilité de la transformer en prière ou en bonne œuvre (par exemple, le tricot de Mauwgan). Quand je faisais de la broderie six à huit heures par jour comme travail, je n'aurais eu aucune envie d'en faire le dimanche pour me détendre, même si je pouvais prier en même temps. Pour le ménage le dimanche, encore là, ça dépend de l'effort que cela demande. Sûrement pas de "grand ménage" à laver murs, fenêtres et planchers, mais passer un coup de balai sous la table ou ramasser quelques traîneries, c'est autre chose.
Si nous étions dans un monde idéal avec une Église idéale, je crois que ces choses seraient précisées, car on sent un grand flou dans les consciences et même les prêtres ont des avis très partagés. La notion de travail "servile" ne correspond plus à grand chose dans notre société.
Union de prières,
Balbula
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