PREMIER DEGRÉ
(...) 20. Eh certes ! ne sommes-nous pas forcés d'avouer que ceux qui, avec un corps de péché, ont résolu de monter jusqu'au ciel, sont obligés de se faire la plus grande violence et les plus grands efforts, et de se dévouer généreusement à la mortification la plus austère et aux travaux les plus pénibles, surtout au commencement de leur conversion, jusqu'à ce que l'amour des plaisirs auxquels ils étaient accoutumés, que la paresse dans laquelle ils languissaient, et que l'insensibilité de leur coeur pour la vertu, se changent, par une pénitence proportionnée, en un ardent amour pour Dieu et pour les bonnes oeuvres, et en une sainteté parfaite.
21. Oui, je le répète, ils doivent endurer bien des travaux, dévorer bien des afflictions, principalement ceux qui ont eu le malheur de vivre sans penser aucunement à leur salut, s'ils veulent que leur coeur, après n'avoir eu que trop de ressemblance avec les chiens, qui ne se plaisent qu'à manger et à japer, puisse parvenir à la simplicité, à la douceur, à la patience, au zèle, à la ferveur, à la tempérance, à la pureté, et à l'amour du salut éternel.
Cependant, aussi dépendants que nous soyons à nos penchants, aussi graves que soient les maladies de notre âme, gardons-nous bien de perdre courage; mettons, au contraire, en Dieu une confiance pleine et entière. Ainsi, alors même que nous nous sentons faibles, soutenus par la fermeté d'une foi inébranlable, présentons-nous devant le Christ, et, avec une grande simplicité et une profonde humilité, exposons-lui notre faiblesse et nos misères, l'abattement de notre âme et de notre corps; et, tout indignes que nous en soyons, il nous tendra la Main avec bonté, et nous prendra sous sa puissante Protection avec une tendre charité.
22. Que tous ceux qui veulent entrer dans cette carrière qui est belle, mais incommode, qui est rude et étroite, mais adoucie et élargie par la grâce de Dieu, se précipitent avec courage au milieu des flammes des mortifications et des travaux spirituels, si du moins c'est l'amour de Dieu qui les enflamme et qui les anime.
Mais que chacun s'éprouve soi-même auparavant, et qu'ensuite seulement il mange le pain salutaire de la vie religieuse avec les laitues amères, qu'il boive ce breuvage mêlé avec ses larmes; et qu'il prenne bien garde que ce ne soit pas pour sa condamnation qu'il s'engage dans cette milice sainte. Il est aisé de voir pour quelles raisons tout ceux qui sont baptisés, ne parviennent pas au salut; je ne le dirai donc pas. (...)
Source : livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde