En Haute-Savoie, la Vierge de la discorde

Le Forum Catholique

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Bernard Joustrate -  2017-02-17 13:40:42

En Haute-Savoie, la Vierge de la discorde

En Haute-Savoie, la Vierge de la discorde

Laïcité oblige, la mairie de Publier a dû retirer une statue de la Vierge qu’elle avait installée dans un parc public.



La vierge de Notre-Dame du Léman à son emplacement original sur des hauteurs d'Amphion (Haute-Savoie)

« A ce compte-là, ils n’ont qu’à enlever l’église ! » Jean-Pierre Dechavassine n’y croyait pas et pourtant, la Vierge n’est plus là. Les mains dans les poches, ce Haut-Savoyard grisonnant contemple le paysage que la statue dominait avant d’être enlevée au premier jour de février. Lui la trouvait pourtant bien là, bras grands ouverts. La blanche dame du ­Léman surplombait la vallée depuis cinq ans, au milieu de cette côte qu’enfant il dévalait d’une traite, en luge, de l’église jusqu’au lac. « Depuis le temps », soixante-dix ans, les maisons ont poussé sur les flancs de la petite commune de Publier, aux désormais près de 7 000 habitants.

Oui mais, voilà, la statue avait été achetée sur les deniers publics, sur décision du maire, érigée et bénie un 15 août, jour de l’Assomption de Marie dans la ­religion catholique, le tout sur un terrain communal. Un mélange des genres entre Eglise et Etat dont la justice s’est mêlée. Laïcité oblige, cinq ans après, la mairie a fini par obtempérer à la décision du tribunal lui intimant de retirer la statue du domaine public.

« En catimini, comme si c’était une voleuse », bougonne Jocelyne Blanc. A 58 ans, dont quarante et une années dans la vie de l’église du village, la présidente de l’association paroissiale n’en revient pas de s’être fait « bananer » à ce point-là. Non seulement « ils » l’ont bougée, mais sans la prévenir. Si elle l’avait su, elle aurait pu organiser une procession pour l’accompagner. La sculpture de marbre n’aura eu droit qu’à une petite grue et aux huées d’une dizaine de passants, opposés à son déplacement. Les yeux clairs de Mme Blanc se durcissent à l’évocation du maire qui ne l’a jamais reçue. « On a quand même racheté sa statue ! »

« Repères perdus »

« Mon Dieu, encore cette affaire. » L’édile au patronyme divinement adapté aux circonstances, Gaston Lacroix, aimerait changer de sujet. Il reconnaît avoir « déconné » en 2011. Acheter 30 000 euros une telle « œuvre » sur le budget de la commune était une erreur. Mea culpa. D’où, rapidement, la revente de l’encombrante statue au comité de la paroisse. « Là je me suis dit, c’est bon. » Raté. Restait le problème du terrain qui l’accueillait : 38 m2 de domaine public que le maire divers gauche a tenté également de leur céder, avant que la vente ne soit cassée par la justice.

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