En France…

Le Forum Catholique

Imprimer le Fil Complet

Luc de Montalte -  2017-08-20 13:04:04

En France…

Je viens de tomber sur cet article

Le code canonique est très clair quant à l'inviolabilité du secret confessionnel : " Le secret sacramentel est inviolable, c'est pourquoi il est absolument interdit au confesseur de trahir en quoi que ce soit un pénitent, par des paroles ou d'une autre manière, et pour quelque cause que ce soit (Droit canon, n° 983 § 1). Le prêtre dénonciateur encourt la peine d'excommunication.

En France, la justice reconnaît le secret de la confession en tant que "secret professionnel", à l'instar du secret médical, par exemple, et punit sa violation, sauf lorsqu'il s'agit de révéler des maltraitances et atteintes sexuelles visant des mineurs. Dans ce cas-là, le prêtre, le médecin, se retrouvent à nouveau soumis à l'obligation de tout citoyen d'alerter la justice. Une mise en porte à faux avec le droit canonique?

Les évêques de France ont réfléchi à la question dès 1998, et ont publié les analyses de la théologienne et médecin Marie-Jo Thiel sur le cas de conscience relatif au secret confessionnel. S'appuyant sur la réflexion théologique, celle-ci déclare dans ce document : "le secret confié, s'il est extrêmement exigeant, ne saurait couvrir des faits objectivement graves que la morale réprouve". Ainsi la considération du bien public, du bien de celui qui a livré le secret, du bien du tiers innocent, et du bien de celui qui a reçu la confidence, permet de juger de l'opportunité ou non de lever le secret professionnel, qui n'est pas inconditionnel. Ainsi le confesseur doit-il savoir qu'il "peut" dénoncer, tout en restant extrêmement prudent, notamment lorsqu'il n'a que des présomptions. Il peut tout au moins parler à une autre personne tenue au même secret : l'évêque.

En 2002, les évêques français publient le livret "Lutter contre la pédophilie, repères pour les éducateurs" et confirment : "celui qui est tenu au secret professionel a la possbilité d'informer les autorités compétentes sans encourrir la sanction prévue. Mais il n'en a pas l'obligation, la loi reconnaissant une option de conscience". "Le secret professionel engage la responsabilité de celui qui le reçoit. Il ne doit pas fonctionner comme un lieu de non droit ou un échappatoire devant les responsabilités juridiques et morales de chacun. Ainsi, un prêtre qui reçoit les confidences de l'auteur d'un crime ou d'un délit doit tout mettre en oeuvre pour que celui-ci assume ses responsabilités tant à l'égard de la victime qu'à l'égard de la société, et se confie donc à la justice".


http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=833592