Une nouvelle édition devrait normalement abroger l'ancienne...

Le Forum Catholique

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Chicoutimi -  2017-08-26 23:49:41

Une nouvelle édition devrait normalement abroger l'ancienne...

Normalement, la publication d'une nouvelle édition du missel romain prend la place de l'édition antérieure. Je dis bien normalement.

- En 1604, le pape Clément VIII publie une nouvelle édition typique du missel romain. Personne n'a revendiqué le droit de s'en tenir à l'édition antérieure promulguée par saint Pie V.

- En 1634, le pape Urbain VIII publie une autre révision du missel romain. Personne n'a alors revendiqué le droit de s'en tenir au missel promulgué par Clément VIII.

- En 1884, le pape Léon XIII publie une nouvelle édition typique du missel romain. Personne n'a revendiqué le droit de s'en tenir au missel publié par Urbain VIII.

- En 1920, suite à une révision commencée par saint Pie X, le pape Benoît XV publie une nouvelle édition du missel romain. Personne n'a revendiqué le droit de s'en tenir à la version léonine du missel romain.

- En 1955, le missel romain subit des réformes sous le pontificat de Pie XII. Ces réformes ne sont pas acceptées aujourd'hui dans quelques milieux sédévacantistes, mais ces réformes ont été décrétées légitimement et abrogent certainement ce qui était prévu par le missel antérieur.

- En 1962, la dernière édition du missel romain a été publiée par saint Jean XXIII.

À chaque publication, l'ancienne édition du missel devenait obsolète et laissait place à la nouvelle édition. D'ailleurs, les changements apportés étaient mineurs, ou du moins respectaient le principe de la continuité.

On peut comprendre, qu'en 1969, on a supposé que le missel de 1962 n'avait plus à être utilisé. Normalement, Paul VI aurait dû publier un missel qui aurait pris la place de la dernière édition. Si l'édition antérieure - celle de 1962 - n'a pas été abrogée, c'est parce que le nouveau missel ne respectait pas le principe de la continuité, il représentait non pas un développement légitime du missel mais la création d'un nouveau rite.

D'ailleurs, au lieu de s'appeler ex decreto ss. Concilii Tridentini restitutum, le nouveau missel se présente comme étant ex decreto sacrosancti Œcumenici Concilii Vaticani II instauratum.

En somme, la non-abrogation du missel de 1962 - rappelé par Benoît XVI dans Summorum Pontificum - est la preuve que le rite de la messe promulgué par Paul VI n'a pas respecté le principe de continuité liturgique. Ceci représente une situation anormale : un rite avec deux formes !
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