Les "meilleurs" extraits

Le Forum Catholique

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Candidus -  2017-09-01 21:25:59

Les "meilleurs" extraits

L’idéologie traditionaliste a une foi comme ça (il fait le geste des oeillères) : la bénédiction doit se donner comme ça, les doigts pendant la messe doivent être comme ça, avec les gants, comme c’était le cas avant… Ce qu’a fait Vatican II de la liturgie a été vraiment une très grande chose. Parce que cela a ouvert le culte de Dieu au peuple. Maintenant, le peuple participe.

[…]

On m’a tout de suite demandé : “Mais peut-on donner la communion aux divorcés ?” Je réponds : “Parlez donc avec le divorcé, parlez avec la divorcée, accueillez, accompagnez, intégrez, discernez !” Hélas, nous, les prêtres, nous sommes habitués aux normes figées. Aux normes fixes. Et c’est difficile pour nous, cet “accompagner sur le chemin, intégrer, discerner, dire du bien”. Mais ma proposition, c’est bien ça. [...] Ce qu’il se passe, en réalité, c’est qu’on entend les gens dire : “Ils ne peuvent pas faire leur communion”, “ils ne peuvent pas faire ceci, cela” : la tentation de l’Eglise, elle est là. Mais non, non et non ! Ce type d’interdictions, c’est ce qu’on retrouve dans le drame de Jésus avec les pharisiens. Le même ! Les grands de l’Eglise sont ceux qui ont une vision qui va au-delà, ceux qui comprennent : les missionnaires.

[…]

Quand j’étais maître des novices, en 1972, on accompagnait pendant un ou deux ans le candidats qui voulaient entrer dans la Compagnie. (…) Je me souviens de l’un d’eux, dont on voyait qu’il était un peu rigide, mais qui avait de grandes qualités intellectuelles, et que je trouvais de très bon niveau. Il y en avait d’autres, beaucoup moins brillants, dont je me demandais s’ils passeraient. Je pensais qu’ils seraient refusés, parce qu’ils avaient des difficultés, mais finalement ils ont été admis parce qu’ils avaient cette capacité de grandir, de réussir. Et quand le test du premier étudiant est arrivé, ils ont dit non tout de suite.
“Mais pourquoi ? Il est si intelligent, il est plein de qualités.
- Il a un problème, m’a-t-on expliqué, il est un peu guindé, un peu artificiel sur certaines choses, un peu rigide.
- Et pourquoi il est comme cela ?
- Parce qu’il n’est pas sûr de lui.”

On sent que ces hommes pressentent inconsciemment qu’ils sont “malades psychologiquement”. Ils ne le savent pas, ils le sentent. Et ils vont donc chercher des structures fortes qui les défendent dans la vie. Ils deviennent policiers, ils s’engagent dans l’armée ou l’Eglise. Des institutions fortes, pour se défendre. Ils font bien leur travail, mais une fois qu’ils se sentent en sûreté, inconsciemment, la maladie se manifeste. Et là surviennent les problèmes. [...] Moi, j’ai peur de la rigidité.

[...]

Dominique Wolton : Avez-vous rencontré des femmes, après l’enfance et l’adolescence, qui vous ont marqué ?
Pape François : Oui. Il y en a une qui m’a appris à penser la réalité politique. Elle était communiste.
Dominique Wolton : Elle est encore vivante ?
Pape François : Non… Pendant la dictature, elle a été “pfftt…” tuée. Elle a été capturée dans le même groupe que deux soeurs françaises, elles étaient ensemble. C’était une chimiste, chef du département où je travaillais, dans le laboratoire de bromatologie. C’était une communiste du Paraguay, du parti qui là-bas s’appelle Febrerista. je me rappelle qu’elle m’avait fait lire la condamnation à mort des Rosenberg ! Elle m’a fait découvrir ce qu’il y avait derrière cette condamnation. Elle m’a donné des livres, tous communistes, mais elle m’a enseigné à penser la politique. Je dois tant à cette femme. [...] On m’a dit une fois : “Mais vous êtes communiste ! “ Non. Les communistes, ce sont les chrétiens. C’est les autres qui nous ont volé notre bannière !
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